René BROISSAND – Paire(s) de poignées de portes aux étourneaux (1/2). 1977

René Broissand (1928-2019), était un décorateur et un artiste de grand talent.
Né en Tunisie de parents français, il apprendra le métier de soudeur en arrivant en France.
Rapidement, il se consacrera à ce matériau qu’il a appris à aimer : le métal et particulièrement l’acier inoxydable, le préférant à d’autres pour sa malléabilité et sa résistance.

Il va en explorer toutes les possibilités au travers d’échanges avec de nombreux artistes exploitant ce matériau. Il sera particulièrement déterminé à en explorer toutes les limites dans une dimension artistique.
René Broissand ne cessera de créer. Il participe à ses premières expositions à Paris à partir de 1963 auprès d’artistes du métal tel que César, Hiquily, Guzman ou Albert Féraud. De Bâle à New-York, il enchaîne les expositions sur une vingtaine d’années. Sa carrière s’est construite autour des intimes relations qu’il a su entretenir avec de nombreux entrepreneurs et personnalités. Apprécié à la fois pour sa sculpture et son mobilier, il est amené pour ce fabuleux carnet international composé personnalités du monde de la télé, du cinéma et de la politique, à répondre à d’importantes commandes.
Ses luminaires en bronzes polis, tables et sièges en acier, d’abord présentés à la galerie Santangello seront achetés par la fondation Rothschild en 1976. En 1977, il produit pour Pierre Cardin plusieurs sculptures et un ensemble de tables mariant l’acier et la céramique qu’il a su travailler avec la même virtuosité.

Sa sculpture se caractérise par un thème récurrent, « l’oiseau », symbole de la liberté qu’il n’a eu de cesse de rechercher. Son mobilier, chargé de la même force et du même éclectisme, revisite la modernité. Des sièges Totem résultants d’une forte recherche géométrique, un banc au dossier rythmé par les froissements de l’acier, un lampadaire Héron d’une grâce longiligne, chaque pièce de René Broissand est unique et manifeste avec ses propres atouts l’union de l’Art et du Design.
C’est à Annecy où il s’était installé en 1970, qu’une grande partie de ses œuvres ont vu le jour. Soutenu par l’Assemblée nationale, le ministère de la Culture et la municipalité annécienne, un grand nombre d’entre elles ont été installées autour du lac dans une sorte de grand ballet nautique brillant de mille feux et jaillissant de l’eau avec dynamisme et poésie.
Source : Hugo Reiner.